5e baromètre de l’ONCV : les Français en quête de calme et de sécurité mais freinés par un contexte économique incertain

L’Observatoire national du Cadre de Vie (ONCV), dont l’Ordre des géomètres-experts est membre fondateur, dévoile les résultats de son cinquième baromètre. Menée début novembre 2025 par OpinionWay, cette enquête annuelle met en lumière les attentes des Français, leurs aspirations résidentielles et les freins de plus en plus forts qui pèsent sur leurs projets. Elle révèle une société attentive à la qualité de son cadre de vie mais confrontée à un contexte politique, économique et climatique qui bouscule les trajectoires individuelles.

Sécurité, confort et proximité dans le top 3 des attentes

Le baromètre confirme des priorités désormais bien ancrées : les Français placent la sécurité (52%) en tête des éléments qui définissent pour eux un bon cadre de vie. Le confort du logement et la tranquillité de l’environnement immédiat arrivent juste derrière. À cela s’ajoute une forte demande (2 Français sur 5) en matière d’accessibilité aux services essentiels, notamment médicaux, signe que la santé de proximité est devenue un marqueur déterminant de la qualité du cadre de vie. La présence de la nature (pour plus d’un tiers des Français), la proximité des commerces et des proches demeurent également des composantes importantes de ce que les Français considèrent comme un environnement de vie satisfaisant.

Une envie croissante de déménager, mais des projets à l’arrêt

Si la satisfaction globale reste élevée, une part croissante de la population envisage de changer de cadre de vie (2 Français sur 5 envisagent de déménager). Les moins de 35 ans, les locataires et les habitants des grandes agglomérations sont les plus enclins à projeter un déménagement. Pourtant, cet élan est fortement freiné par une situation économique et immobilière en tension. Les trois-quarts des Français se disent découragés par l’état du marché, qu’il s’agisse d’acheter ou de louer un nouveau logement. Beaucoup déclarent que leur capacité d’emprunt est déjà affectée par la conjoncture, et une part non négligeable a renoncé à un projet récent de déménagement faute de pouvoir le financer. Le prix des logements (pour 82% des Français) et les difficultés d’accès au crédit (pour 61% des Français) demeurent les principaux freins évoqués.

Le défi du “Zéro Artificialisation Nette” face aux préférences résidentielles

Alors que la trajectoire nationale visant le « Zéro Artificialisation Nette » (ZAN) s’impose dans les politiques d’aménagement, elle reste encore peu connue du grand public. Le baromètre souligne un paradoxe : les Français aspirent majoritairement à un habitat moins dense et plus éloigné des centres, un modèle résidentiel qui s’oppose aux exigences de sobriété foncière. Toutefois, le regard évolue : une majorité se dit désormais prête à privilégier le logement ancien rénové plutôt que le neuf (58%, +5 points), à renoncer à une construction en zone isolée (53% des Français, +1 point) ou à envisager une maison mitoyenne (49% des Français, +5 points). La mixité sociale, quant à elle, est perçue comme souhaitable pour les nouvelles constructions, même si elle reste un critère secondaire dans les choix individuels : seuls 15%  des Français le jugeant très important dans leurs futurs projets.

Le changement climatique : une préoccupation en pleine montée

Le climat n’a pour l’instant influencé le choix du lieu de vie d’une minorité de Français, mais il devient un facteur de plus en plus déterminant. Plus de la moitié des personnes interrogées déclarent qu’elles en tiendront compte lors de leur prochain déménagement. Les impacts du réchauffement climatique sont pleinement identifiés : événements météorologiques extrêmes, dégradation de la qualité de l’air et augmentation des coûts énergétiques. Cette prise de conscience conduit désormais près d’un quart des répondants à envisager un déménagement motivé par le changement climatique.

Ce cinquième baromètre met donc en lumière un paysage contrasté : d’un côté, des aspirations fortes en matière de sécurité, de confort et de qualité environnementale ; de l’autre, un contexte économique et immobilier qui limite la capacité des Français à concrétiser leurs projets. Pour les géomètres-experts, membres fondateurs de l’ONCV et acteurs essentiels de l’aménagement durable, ces enseignements constituent un outil stratégique. Ils permettent de mieux comprendre les attentes des habitants, d’anticiper les évolutions du territoire et de contribuer à des projets conciliant besoins individuels et objectifs collectifs. Dans cette période de transition, le rôle des géomètres-experts apparaît plus déterminant que jamais pour créer des cadres de vie durables, résilients et répondant autant aux enjeux citoyens, sociétaux qu’environnementaux.

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