Le géomètre-expert, un professionnel certifié pour géoréférencer vos réseaux

Parmi le panel de compétences du métier de géomètre-expert, le géoréférencement des réseaux prend une part toute particulière. Jonathan Charon, géomètre-expert, nous explique l’importance de faire appel à un professionnel certifié pour réaliser cette prestation. Bonjour Jonathan, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Tout d’abord, pourriez-vous expliquer ce qu’est le géoréférencement des réseaux […]

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Parmi le panel de compétences du métier de géomètre-expert, le géoréférencement des réseaux prend une part toute particulière. Jonathan Charon, géomètre-expert, nous explique l’importance de faire appel à un professionnel certifié pour réaliser cette prestation.

Bonjour Jonathan, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Tout d’abord, pourriez-vous expliquer ce qu’est le géoréférencement des réseaux enterrés ?

Jonathan Charon : « Oui, c’est une prestation qui permet de lier à un point topographique de nombreuses informations dont les coordonnées géographiques, planimétriques et altimétriques. Objectif : repositionner avec exactitude, dans l’espace, les réseaux détectés et en produire une cartographie. Une démarche fondamentale pour faciliter et sécuriser la mise en œuvre des chantiers et les travaux souterrains ».

Très intéressant ! Pouvez-vous nous expliquer l’importance du géoréférencement des réseaux enterrés dans divers secteurs ? Et pourquoi faire appel aux services d’un géomètre-expert pour réaliser ce type de prestation ?

JC : « Le géoréférencement des réseaux enterrés revêt une importance capitale dans de nombreux domaines tels que la sécurité publique, l’aménagement urbain, la construction ou la maintenance des infrastructures. En connaissant précisément l’emplacement des réseaux souterrains, les travailleurs peuvent éviter d’endommager ces infrastructures lors de projets de construction ou de rénovation, ce qui réduit les risques d’accidents, les interruptions de services et les coûts associés aux réparations.

L’opération doit être effectuée par un professionnel certifié, tel que le géomètre-expert. Autrement, le plan ne pourra pas être accepté par le concessionnaire du réseau concerné pour amélioration et intégration dans sa cartographie générale. Les géomètres-experts, par leurs expertises, garantissent la cohérence et l’homogénéité des relevés produits. Ce type de prestation fait partie de son « ADN », c’est pourquoi, il est le professionnel le mieux qualifié sur ce sujet. A noter qu’en raison de sa compétence technique et de la formation continue à laquelle il est soumis, le géomètre-expert n’a pas besoin de passer la certification de compétences pour le géoréférencement des réseaux comme le dispose l’article 23 de l’arrêté du 15 février 2012 modifié par l’arrêté du 19 février 2013*. C’est la seule profession qui en est exonérée ! »

Quels sont les défis majeurs rencontrés dans le domaine du géoréférencement des réseaux enterrés ?

JC : « Les défis sont nombreux. Tout d’abord, l’absence ou l’inexactitude des données sur les réseaux enterrés représente un obstacle majeur. De plus, la complexité des environnements souterrains, avec la présence d’autres infrastructures, de sols différents et de divers obstacles, rend la cartographie précise des réseaux plus difficile. En outre, la mise à jour régulière des informations géoréférencées constitue un défi constant, car les réseaux évoluent au fil du temps. Aujourd’hui, les concessionnaires de réseaux et les chefs de projets des collectivités territoriales peuvent contribuer au quotidien à l’amélioration de la cartographie des réseaux souterrains en faisant appel aux géomètres-experts pour le géoréférencement. »

Comment voyez-vous l’avenir du géoréférencement des réseaux enterrés ? Y a-t-il des innovations prometteuses à venir ?

JC : « L’intégration de technologies de pointe telles que la photogrammétrie terrestre ou drone est déjà en place aujourd’hui et on peut l’apercevoir sur certains chantiers : une caméra est passée au-dessus des fouilles ouvertes pour ensuite arriver à une restitution sous forme de plan ou réalité augmentée avec une vue avant/après travaux. L’intelligence artificielle apportera sans doute un meilleur traitement automatisé des résultats pour améliorer les délais et la qualité des restitutions. »

Comment vous y prenez-vous pour cartographier les réseaux ?

JC : « Que ce soit dans le cadre d’une fouille ouverte ou si celle-ci est déjà fermée, la première phase est celle de l’opération de terrain qui consiste à se rendre sur site pour réaliser le géoréférencement des éléments à mesurer (par exemple une canalisation, un marquage au sol). Le géomètre mesure des points avec son appareil, sur site.

Ensuite, les données brutes sont calculées et traitées, puis le plan est dessiné pour établir le livrable final. »

Qui sont les acteurs qui font appel à vos services ?

JC : « Généralement, toutes entités qui ne sont pas certifiées en géoréférencement ou qui souhaitent réaliser ce type de prestation :

  • entreprises de construction et de génie civil. Les entreprises qui réalisent des projets de construction, de rénovation ou d’extension d’infrastructures peuvent avoir besoin de nos services pour cartographier avec précision les réseaux enterrés avant le début des travaux. Cela leur permet d’éviter les accidents et d’endommager les infrastructures lors des opérations de terrassement ou de creusement ;
  • entreprises de services publics. Les entreprises de distribution d’eau, d’électricité, de gaz et de télécommunications peuvent également faire appel à un géomètre-expert pour géoréférencer leurs réseaux enterrés. Cela leur permet de mieux gérer leurs infrastructures, de planifier les opérations d’entretien et de réparation et de répondre aux exigences réglementaires en matière de sécurité ;
  • collectivités territoriales (communes, départements, régions…). Les municipalités, les communautés d’agglomération et autres collectivités locales peuvent avoir besoin de nos services pour cartographier les réseaux enterrés dans le cadre d’une gestion patrimoniale, de la planification urbaine, de l’aménagement du territoire, ou de la gestion des risques liés aux infrastructures souterraines ;
  • gestionnaires ou bailleurs de réseaux. Ils interviennent au quotidien sur les réseaux dont ils ont la responsabilité. A ce titre, le géoréférencement après travaux s’avère indispensable pour établir les plans de récolement ;
  • syndicats d’énergie. Les syndicats, acteurs dans l’aménagement du territoire, entreprennent de plus en plus de travaux au quotidien (rénovation, réhabilitation, enfouissement de réseaux initialement en aérien) et font donc appel à des prestataires certifiés en géoréférencement. »

En conclusion, toute organisation ou entité ayant besoin d’accéder à des informations précises sur les réseaux enterrés peut faire appel à un géomètre-expert certifié pour réaliser des relevés et des cartographies détaillées. Grâce à son expertise, le géomètre-expert permet de garantir l’exactitude des données produites pour limiter les risques d’accidents lors de la conduite de travaux. Il est donc plus que jamais garant d’un cadre de vie durable et sécurisé et un partenaire clé pour mener à bien la réussite d’un chantier d’envergure.

Pour en savoir plus : retrouvez la liste des géomètres-experts certifiés en géoréferencement de réseaux enterrés

* Rappelons qu’en vertu des dispositions de l’arrêté du 15 février 2012 modifié par l’arrêté du 19 février 2013, les prestataires peuvent être certifiés pour le géoréférencement des réseaux, la détection des réseaux ou les deux réunis. Ce même arrêté, en son article 23, exonère les géomètres-experts de la certification de compétences pour le géoréférencement des réseaux si les conditions suivantes sont cumulativement réunies :

  • Au moins un collaborateur du cabinet intervenant sur les chantiers en tant que « concepteur » est titulaire à titre individuel de l’AIPR « concepteur » délivrée par son employeur après passage d’un examen par QCM
  • Le cabinet satisfait aux obligations relatives aux compétences, au respect des règles de l’art et à l’assurance en responsabilité civile professionnelle
  • L’entreprise n’a fait l’objet d’aucune sanction disciplinaire
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